Notre passion pour l’élevage des rapaces remonte pour Francis à plus de 40 ans maintenant, quand il dirigeait le centre d’élevage de la Volerie des Aigles en Alsace dans les années 70 et pour moi, depuis une bonne vingtaine d’années, quand notre entreprise le Faucon Solognot a pu élever ses 1ers rapaces nocturnes… c’est un vrai boulot de Maman, car dans les premières semaines de leur vie, ils ne mangent quasi que la nuit …
De plus, les jeunes rapaces nocturnes n’ont pas les yeux ouverts avant plusieurs jours, selon les espèces, ce qui fait que nous employons des stimuli sonores, les plus proches possible de ceux utilisés par les parents. Cette relation aux parents passe avant tout par le son avant que la vue ne s’en mêle…
Pourquoi devons-nous “démarrer” l’élevage? Toundra, la maman, est très gentille mais extrêmement maladroite et elle endommage souvent ses œufs, voir ses jeunes, si on lui laisse démarrer l’élevage.
Pour accroître les chances de réussite, nous incubons les œufs et démarrons l’élevage, jusqu’à la pose de la bague réglementaire d’identification ( entre 10 et 15j). Nous prenons toutefois les précautions nécessaires pour limiter au maximum l’imprégnation des jeunes (notre méthode Sheherazade !!!) Et l’adoption des jeunes élevés par nous se passe sans difficultés. Toundra et Noureev sont de bons parents…
C’est avec enthousiasme et conviction que nous avons rejoint il y a 3 ans, le programme de réintroduction de la Chouette de l’Oural pilotée par l’association VLAB (Verein für Landschaftspflege , Artenschutz und Biodiversität e. V) de RFA. Pour la France, c’est le zoo de Sainte Croix qui coordonne le programme.
La 1ere année, nous avons fait don de notre reproduction d’Ourals afin de former des couples en France (à noter que depuis 20 ans, un nombre important d’adultes présents dans les parcs zoologiques français utilisés pour ce programme, sont issus de nos naissances car nous avions plusieurs lignées)
Depuis 2 ans, ce sont nos bébés qui partent directement en Bavière .
Cette année, ce sont 13 jeunes nés en France, qui, le 26 juillet, prendront le chemin de la Bavière .
Certains des couples formés, y compris au sein de petites structures privées comme la notre, n’ont pas encore reproduit. Ce sont donc les jeunes Ourals nées au Puy du Fou, aux Milandes, à Flèche, au zoo de Ste Croix , et chez Plumes de Chouettes (ma nouvelle structure), qui sont offertes pour ce programme de réintroduction qui vient d’être classé EEP.
Nous sommes très fiers et honorés de redonner à la nature un peu de ce qu’elle nous a permis d’avoir pour exercer de métier de Fauconnier depuis si longtemps…
Brigitte COHU
Plumes de chouette