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Unicab et les médias – Lettre à France Télévision

Lettre adressée à Madame Delphine Ernotte Cunci, Présidente de France Télévision

Madame la présidente,

Nous nous permettons de vous témoigner notre étonnement devant la teneur du reportage diffusé sur France 2 à 20 heures le 26 décembre 2023, consacré au « trafic d’oiseaux exotiques ».

En effet ladite enquête donne à penser à force d’amalgames, d’affirmations non sourcées et d’approximations, que notre pays est le siège d’un trafic intense d’oiseaux exotiques. Ceci ne correspond en aucun cas à la réalité et jette l’opprobre sur la communautés des éleveurs et détenteurs d’animaux non domestiques qui exercent leur activité en toute transparence et dans le strict respect du cadre réglementaire le plus complet et le plus strict d’Europe (un des plus exigeants du monde).

Cette démonstration anti-captivité basée sur une suspicion indistinctement jetée sur tous les acteurs de la relation entre l’Homme et l’animal non domestiques, satisfait un objectif relevant de l’idéologie antispéciste. Une approche documentée aurait pu au contraire mettre plusieurs éléments factuels en lumière :

  • La France n’est ni la destinataire ni la plaque tournante d’un trafic international d’oiseaux non domestiques. Le centre d’accueil de Roissy pour les animaux saisis par les douanes est inoccupé de façon quasi chronique. Nous notons d’ailleurs que les images du reportage, sensées avoir été tournées en France, nous montrent des oiseaux d’espèces domestiques ou de variétés d’espèces considérées comme domestiques et donc libres de détention par les particuliers. Apparemment la « remontée de la filière » s’arrête aux frontières françaises ….
  • Le perroquet gris du Gabon est un oiseau peu discret et facilement repérable par les agents des douanes. Le commerce illégal d’oiseaux sauvages de cette espèce s’effectue exclusivement depuis le pays d’origine à destination des pays de l’est de l’Europe et surtout d’Asie , extrêmement laxistes dans ce domaine.
  • Le récent renforcement de la réglementation concernant la commercialisation de spécimens de cette espèce nés en milieu contrôlé sur le territoire français a conduit de nombreux éleveurs à en arrêter la reproduction. Une partie importante de ces oiseaux (plusieurs milliers ces dernières années) était exportée vers les pays d’Asie et du Moyen-Orient, évitant ainsi la capture d’oiseaux de cette espèce dans le milieu naturel et les décès correspondants. Sachant que les oiseaux imprégnés nés en milieu contrôlés sont beaucoup plus recherchés que les oiseaux sauvages qui font de très mauvais animaux de compagnie du fait de leur comportement.
  • L’assertion comparant le commerce illégal d’oiseaux au trafic de cocaïne est une légende urbaine et ne repose sur aucune statistique officielle.
  • Les éleveurs français, réunis en plusieurs associations et fédérations, soutiennent la lutte contre le trafic. Au-delà de cela, il faut savoir qu’il n’y a plus d’importations (même légales) d’oiseaux vivants hors Union Européenne vers la France depuis 2005.
  • Les éleveurs français soutiennent des programmes de conservation des populations animales sauvages en finançant des actions de terrain.
  • Les antispécistes qui professent la prohibition de la captivité, ne mènent aucune action en faveur des espèces menacées et prônent leur « disparition dans la dignité » alors que les aviculteurs ont de nombreux succès de conservation à leur actif.

Autant d’aspects de la relation Homme/Animaux qui mériteraient d’être mieux traités, avec une objectivité qui ferait honneur à la profession de journaliste et qui susciterait très probablement l’intérêt de nos concitoyens.

Soyez assurée, madame la présidente, de notre considération distinguée.

 

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