Lettre adressée à Madame Myrtille Delamarche, Rédactrice en chef de Géo
Madame la Rédactrice en chef,
Fidèles lecteurs de votre magazine et des articles publiés sur votre page FB, nous sommes au regret de constater que, de façon récurrente, vos journalistes traitent le sujet de la détention d’animaux d’espèces non domestiques dans notre pays de façon tristement réductrice et approximative , abordant le sujet sous l’angle exclusif de l’interdit et du trafic, affichant une connaissance partielle du sujet mise au service d’un parti pris anti-captivité qui nous semble peu compatible avec l’éthique journalistique et le devoir d’information. Dernier exemple en date la rubrique publiée le 14/11/2023 sous la plume de d’Esther Buitekant intitulée « quelles espèces n’a-t-on pas droit de domestiquer en France ? ».
Confusions, approximations, erreurs d’interprétation des textes et occultation du fait que la France possède le cadre juridique le plus strict et le plus complet de toute l’Union Européenne en matière d’accueil en milieu contrôlé d’animaux d’espèces non domestiques (et un des cadres réglementaires les plus aboutis du monde).
Notre association, composée d’éleveurs passionnés, professionnels et privés de ces espèces, concourent à leur conservation et au maintien de réserves de précaution extrêmement précieuses à l’heure où les populations sauvages sont menacées notamment par la destruction de leurs milieux naturels. Le cadre légal nous impose, entre autres obligations, une formation pratique et théorique sanctionnées par l’obtention d’un certificat de capacité et une autorisation préfectorale d’ouverture d’établissement, ou des déclarations de détention selon l’espèce concernée, le marquage des spécimens et leur inscription dans un fichier national, le respect des règles de bientraitance dont la promotion est effectuée par des associations et fédérations spécialisées. Ces éleveurs participent à des programmes d’élevage permettant d’assurer la prospérité coordonnée des populations animales concernées, qui peuvent le moment venu concourir à des programmes de réintroduction et, en tout état de cause, faire échec à la disparition de certaines espèces. Ils financent également des actions de terrain qui visent à la connaissance et à la protection de certaines espèces.
Il s’agit d’une activité noble par laquelle le citoyen peut s’investir de façon concrète dans la préservation d’espèces non domestiques tout en exerçant une activité de loisir aux couleurs du naturalisme ou une activité professionnelle qui sensibilise nos concitoyens et fait échec au trafic d’animaux sauvages en proposant des animaux nés et élevés dans leurs structures.
Malheureusement la confusion trop souvent (et volontairement ?) entretenue entre trafic et production d’animaux non domestiques nuit fortement à l’information de nos concitoyens sur cette activité qui mérite d’être encouragée (ainsi que l’indiquent également les derniers travaux de l’UICN et de la CITES).
Notre association, interlocutrice des pouvoirs publics, assure la promotion d’un cadre légal respectueux du bien être animal et d’une éthique stricte mises au service de la connaissance et de la préservation des espèces animales non domestiques. Notre activité, si tant est que de votre côté vous soyez également attachée à l’éthique de votre profession, ce dont nous ne doutons pas, mérite d’être mise en lumière et encouragée, du moins envisagée avec objectivité, et le sujet traité sous un autre angle qu’une approche exclusivement effectuée par le prisme de l’interdit et du fantasme du « troisième trafic en volume après la drogue et les armes », trafic qui concerne presqu’exclusivement des parties d’animaux morts et non des spécimens vivants.
Pour l’avenir, si vous souhaitez approfondir ce sujet avec l’objectif d’informer et non de répercuter des arguments de propagande animaliste, nous vous invitons à vous mettre en rapport avec notre association. Nos nombreux experts vous apporteront avec plaisir toutes les informations utiles à une approche objective du sujet, base du travail journalistique de qualité que produit votre magazine sur de tout autres thèmes.
Soyez assurée, madame la rédactrice en chef, de l’expression de nos sentiments distingués.
Voir aussi > Unicab et les médias – Lettre à France Télévision