Présentation
Taxonomie : Zoogoneticus tequila > Cyprinodontiformes (Rivulines, killifishes and live bearers) > Goodeidae (Splitfins) > Goodeinae
Etymology : Zoogoneticus : (Grecq) zoon = little animal + (Latin) genesis = genesis
Environnement : Eau douce benthopélagique, pH range: 6.5 – 7.5
Températures : Tropical, 20°C – 24°C
Comportement : Non migrateur.
Répartition : La répartition géographique de ce poisson est extrêmement réduite : on le trouve uniquement dans les eaux du fleuve Teuchitlan et les drainages du fleuve Ameca, dans l’Etat mexicain de Jalisco (ouest). la seule population existante connue en milieu naturel habite un bassin de source de 4 m de diamètre et d’une profondeur moyenne de 20 cm. La localité se trouve à une altitude de 1 311 m d’altitude. Les spécimens habituellement capturés se trouvaient dans la partie calme de la rivière, à une profondeur inférieure à 1 mètre, avec de la boue et du limon, agitée presque continuellement par le bétail domestique. En 1998, l’espèce était considérée “éteinte” en raison de la fragmentation de son habitat, de la pollution et de la compétition d’autres poissons non endémiques, carpes, tilapias etc. selon les données de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Outre son nom qui fait référence à celui d’une vallée et montagne locales, il a des caractéristiques bien précises : c’est une véritable espèce vivipare, à savoir que c’est à l’intérieur du corps de la mère avec des échanges gazeux et de nutriments que se développe pendant 45 jours l’embryon; il est aussi carnivore et planctophage, se nourrissant par exemple de larves de moustiques, limitant la propagation de parasites portés par les insectes et participe au maintien d’un milieu plus salubre.
Face à la situation, des scientifiques de l’unité de biologie aquatique de l’Université Michoacane de San Nicolas de Hidalgo ont décidé d’intervenir ce qui a permis le lancement quelques années plus tard d’un processus de réintroduction du poisson dans son habitat originel.
Projet
L’histoire merveilleuse de cette réintroduction débute en 2014. Présents en captivité en Europe, aux États-Unis où ailleurs dans le monde au sein d’institutions, chez des éleveurs non–professionnels mais passionnés, des animaux ont ainsi pu être confiés pour le projet. (Le zoo de Chester, en Angleterre a fait parvenir plusieurs couples de poissons à l’équipe de chercheurs mexicains). Les animaux ont pu se reproduire en toute sécurité dans les aquariums du laboratoire de l’université pendant plusieurs années à l’abri dans leur pays d’origine.
Après cette phase l’équipe est passée à l’étape suivante. Des lots de poissons des deux sexes ont été relâchés dans de grands étangs artificiels construits au sein de l’université, en cadre “semi-naturel”. Cela a permis aux animaux d’être confrontés à des conditions plus proches de leur futur milieu de réintroduction, ils ont été exposés à la concurrence avec d’autres espèces, à la recherche et au manque potentiel de nourriture, aux parasites, aux prédateurs, comme les oiseaux, les tortues et les serpents.
Zoogoneticus tequila s’est parfaitement adapté à ces nouvelles conditions, puisqu’en seulement quatre ans, sa population est passée à 10 000 individus explique Omar Dominguez, biologiste et responsable du programme.
Finalement, après deux ans d’observation et d’études afin de localiser les meilleurs sites de relâcher, ce sont 1 500 d’entre eux qui ont été réintroduits dans la nature, afin de repeupler la rivière Teuchitlán. Actuellement le nombre de poissons est estimé entre 800 et 1000 individus. Si l’espèce reste “en danger” selon l’IUCN, sa population est considérée comme en croissance.
« C’est la première fois qu’une espèce de poisson éteinte est réintroduite avec succès au Mexique et c’est donc un moment très important pour la conservation » a déclaré le biologiste Omar Dominguez, de l’Université Michoacan. C’est un projet qui a désormais créé un précédent important pour la future conservation des nombreuses espèces de poissons qui sont menacées ou même éteintes à l’état sauvage, mais qui retiennent rarement notre attention. Comme le sont bien souvent les espèces d’eau douce, bien moins emblématiques que leurs cousines du récif corallien mais en grand danger d’extinction.
En parallèle les chercheurs ont effectué un travail de sensibilisation auprès des communautés locales pour “mieux faire connaître les habitats aquatiques de la rivière et souligner l’importance d’aider à maintenir des sources d’eau saines”. Le projet de réintroduction a surtout cherché à impliquer les 10.000 habitants de Teuchitlan, en particulier les enfants qui non seulement informent les visiteurs sur l’importance de sauvegarder l’habitat naturel des espèces indigènes.
Sources :
Fish base, Wikipédia, aquarium tropical de la porte dorée, Chester Zoo, reverse the red magazine amazonas 2020
Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=Odr9O527jbk&t=28s&ab_channel=ReversetheRed